Dès le seuil, tous ces objets prennent une autre dimension, comme si ils faisaient partie d’un musée de voyage imaginaire.
L’entrée du séjour est gardée par un marin et un evzone. C’est la pièce d’hiver: le paysage y reste présent dans les fenêtres où s’encadrent Ano Syros et Faneromeni. L’aquarium rose et les nains chauffent l’atmosphère. Le canapé, meuble syriote, permet un couchage sous l’orbite à pampilles de Baccarat.
Côté sièges, on a l’embarras du choix: le canapé Voltaire? un authentique «meuble de famille», le fauteuil de dentiste? les chauffeuses de Philippe Starck? Ou les fauteuils d’orchestre? Que le spectacle commence!
Le souvenir de la mer demeure dans la vaste table turquoise, au-dessus, des cerfs-volants, de la fin du carnaval emmènent le vent.
Les animaux perchés vont-ils s’animer? Le chien gravé par Chrysa de Feggari se mettra à aboyer? Les cigales du midi à cymbaler? Les meubles de poupées alignés au-dessus de nos têtes vont-ils rejouer «la symphonie des jouets»? Sous la lumière du «kantili», lanterne turque, offerte par Valentini de l’ Institut Kiveli, de la torche de la sirène ou des phares?
Le lit bateau, a échoué contre l’énorme bloc de rocher autour duquel les murs du bureau ont été bâtis. Pour voyager on a toujours besoin de carte. Comme boussole, ici, nous avons des toupies, parce que la terre aussi tourne. Si vous ne voulez pas avoir la même chance allez y à Naftikos Omilos.
Les animaux sont présents partout dans la maison, nous voulons leur rendre hommage. Les bêtes de la ferme, nos chiens et chats, Mati, Iris, Lulu, Mac’is, Nikos, Gin, Ilex… ont trouvé leur place sous l’image de Cruella De Vil. «Qui qu’elle soit, ils ont toujours été à la merci d’inconnus».
Sous le porche des mappemondes, on arrive à l’antichambre sacrée. Ici les divinités et les saints prêtent l’oreille aux gens qui dorment à coté. Ils leur pardonnent bien volontiers leurs pêchés.
La chambre, longue et étroite comme un bateau se prolonge par une terrasse en caillebotis métalliques, arrimée aux murs comme un pont-levis en suspens sur les vagues des roches et des collines et l’horizon marin de Tinos et de Mykonos. La mer que nous n’avons pas encore naviguée…
Aux murs, miroirs et chromos multiplient l’espace et suggèrent d’autres voyages, d’autres villes, d’autres gens…
Dans la cuisine se mêlent la tôle et le marbre de Naxos, souvenir des temples et bruit des chantiers, comme se mélangent les ingrédients d’une cuisine simple et raffinée, à base des produits de notre potager, pour réaliser des recettes inspirées des quatre coins du monde.
Plusieurs cuisines ensemble pour en faire une, simple, ensoleillée, savoureuse, amusante, internationale